Cet article appartienne à la série : « L’image et la stratégie global de contenu »
Les racines de la communication visuelle s’étendent aux premières expressions de l’humanité. Elle est présente depuis les dessins rupestres préhistoriques, à des rendus informatisés complexes, toujours en transcendant la parole écrite. En effet, l’œil perçoit le visuel avant l’impression, les scribes médiévaux l’ont démontré lorsqu’ils ont sculpté le texte autour des visuels préexistants, créant leurs manuscrits enluminés.
Dans les années 60, le psychologue Albert Mehrabian a démontré que 93% de la communication est non verbale. Ses études montrent que le cerveau humain décrypte les éléments des images dans leur globalité, alors que la langue est décodée de manière séquentielle en prenant plus de temps à traiter (Using Visual Content in your Marketing, 2014).
La communication humaine existe depuis environ 30 000 ans. Au début de l’histoire, la grande majorité de la communication de l’humanité n’a pas été basée sur du texte. La communication textuelle est avec nous, sous une forme ou une autre depuis seulement 3700 ans. C’est avec l’invention d’outils comme l’imprimerie de Gutenberg en 1450 que le texte devient essentiel.
La communication visuelle : définition
La communication visuelle est la communication « non verbale » qui est transmise à travers un support visuel, et est décrit comme la transmission des idées et des informations dans des formes qui peuvent être perçues en totalité ou en partie par la vue. Elle est souvent présentée ou exprimée en images bidimensionnelles, et comprend : signes, typographie, dessins, graphisme, illustrations, design industriel, la publicité, l’animation, la couleur et les ressources électroniques.
Nous pouvons simplifier cette définition en disant que dans la communication visuelle les images prédominent dans la construction des messages. Nous disons « prédominent » car d’une manière générale, il y a très peu de communication vraiment basée exclusivement sur les images. Généralement, la communication visuelle s’exprime à travers des images en priorité, mais elles sont complétées par des textes, des sons, des phrases, afin de limiter leur sens et leur signification.
En effet, selon Bruno Munari, considéré comme l’un des plus grands protagonistes de l’art, le design industriel et graphique du XXe siècle, chacune de ces images a une valeur différente selon le contexte dans lequel elles sont insérées (Munari, 1985).
Dans cette approche nous pouvons distinguer deux types de communication visuelle :
- Occasionnelle : toute communication présentée sans aucune intention, passée spontanément et sans un message spécifique donné par l’émetteur, et qui sera interprétée librement par le destinataire.
- Intentionnelle : cette communication poursuit un but spécifique et veut donner un message particulier au destinataire qui doit connaître le code pour l’interpréter.
Le concept de communication visuelle comprend également l’idée que le cerveau traite plus vite une image qu’un texte. Selon des recherches présentées par Ciprian Pavel (Using Visual Content in your Marketing, 2014) l‘information visuelle est traitée 60.000 fois plus vite dans le cerveau que le texte. Tandis que le cerveau humain décrypte les éléments d’une image simultanément, les éléments de la langue sont décodés linéairement, de manière séquentielle et en prenant plus de temps.
Si nous prenons l’exemple de la Figure 1 :1 (définition de cercle en image et en texte) nous constatons que la compression visuelle est plus rapide et efficace :
Figure 1
Dans les prochaines articles nous allons parler des images dans un contexte de communication visuelle intentionnelle en prenant en compte la rapidité et la compréhension de l’image, et en démontrant également qu’il existe différents éléments indispensables qui permettent d’influencer les processus de communication visuelle. Ce dernier point est primordial à l’identification de la capacité de communication des images dans un environnement global.